La boussole : voyages et découvertes

Vendredi 24 mars 2023

6H30 … le réveil sonne … (tiens, ça ressemble à la journée précédente !). Une nouvelle randonnée nous attend : le Pico Pequeno. C’est de ce cratère, situé sur le flanc du Pico Grande que l’irruption de 2014 a débuté et a tout ravagé sur son passage dont le village où nous logeons. C’est Valdir qui va nous faire découvrir ce nouveau parcours, beaucoup moins dur que celui de la veille. 9km, 300m de dénivelé et un sol un peu plus « confortable » pour nos genoux et chevilles !

Partir au lever du soleil et écouter la nature est un moment privilégié du randonneur et nous en profitons pleinement. Nous commençons par traverser les espaces cultivés : arbres fruitiers, pois et vignes. Après 1h45 de marche sur le chemin en lapilli, nous arrivons au bord du cratère. Les différentes couleurs de roche et de lave sont baignées par le soleil. Evidemment, nous faisons les photos réglementaires (!). Valdir nous propose une variante pour le retour – qui normalement se fait par le même chemin. Il préfère faire une boucle qui traverse le champ de lave plus bas. Nous lui emboîtons le pas car nous sommes curieux de découvrir d’autres formes de relief et de matière. Et c’est une excellente idée ! Nous découvrons même une grotte issue d’une coulée de lave qui a « croutée » et formée un long tuyau. L’accès a été sécurisé et nous découvrons des plaques de sel et de nitrates. Vers 11h30, nous sommes de retour au logis. Nous avons, encore, passé un très agréable moment à arpenter les chemins dans un paysage que nous n’oublierons pas. Venir ici fut une incroyable expérience.

Après une bonne douche, nous préparons nos valises et payons nos repas et consommations. Marisa a été une hôte charmante et attentionnée. L’adresse est bonne. Avant de partir, nous déjeunons au restaurant Escrola tenu par la sœur de Valdir ! Décidément, il est difficile d’éviter la famille !

Notre taxi arrive à 13h30 et nous conduit, après 1h30 de route, au petit aérodrome de Sao Filipe. Notre ATR72 pour Mindelo est annoncé pour 17h et il sera à l’heure. En arrivant sur notre 3^ème île, notre taxi nous conduit à notre logis d’un soir : le Residencial Mimagui ou Jorge nous accueille chaleureusement. L’appartement est spacieux et tout confort et à 5 minutes du centre. Le soir, nous dînons à la Taverna Sao Vicente.

Samedi 25 mars 2023

6H30 … le réveil sonne encore, c’est quoi ces vacances ? Et la nuit a été agitée. Nous avons entendu du gros son (de qualité, il faut le reconnaître !) de la boîte de nuit flottante au milieu du port. On en a profité jusqu’à 4 heures du matin … Réveil matinal car nous devons être à l’embarcadère du ferry pour Santo Antao à 7h30, le départ étant fixé à 8 heures.
1h plus tard, le ferry accoste à Porto Novo, le seul point d’entrée de l’île. Léida, notre guide, pour les 3 jours à venir nous attend et nous propose de prendre un petit déjeuner prétextant que nous n’avons pas eu le temps d’en prendre un à notre lever. On est sûr maintenant que nous ne maigrirons pas pendant ce voyage ! Entre le café et la salade de fruits, elle nous explique le programme de notre séjour sur l’île.

Aujourd’hui, nous allons rejoindre notre lieu de villégiature, Ponta do Sol, en empruntant la fameuse route de la Corde. Cette route historique passe par les terres intérieures en offrant des panoramas sensationnels. Derrière une telle route se cache forcément une sacrée histoire ! Construite par les capverdiens durant 20 ans de labeur harassant, c’est environ 15 millions de pavés taillés au marteau qui ont été posés un à un pour construire ces 36km de route ! Inimaginable à notre époque… La route grimpe parmi des paysages arides jalonnés d’acacias qui ont été plantés pour répondre aux besoins de chauffage et aussi pour combattre l’érosion des sols que les vents réguliers provoquent.

Plus la route s’élève, plus les nuages s’accrochent à la montagne et masquent le soleil. On se dit que c’est aussi une façon de découvrir la route, faute de pouvoir agir sur le temps !

Nous faisons un 1^er arrêt dans la zone de Pico da Cruz pour une courte randonnée dans la forêt jusqu’à un mirador qui domine la vallée de Paul. Nous voyons une mer de nuages et revenons au village ! En revenant sur notre chemin, notre taxi nous arrête sur le parking qui surplombe le cratère de Cova, dans lequel nous allons randonner, à la découverte de cultures de canne à sucre et de maïs, dans une terre riche et productive. Après cette bonne heure de marche, nous reprenons la route jusqu’au village de Corda. Nous faisons une halte dans une toute petite épicerie où Leida a l’habitude de s’arrêter pour acheter du fromage de chèvre local, que nous goûtons forcément. Nous avons aussi le droit à dégustation de grogue, le rhum d’ici.

Nous déjeunons chez l’habitant, formule qui nous va bien, non seulement pour la qualité de cette cuisine généreuse et familiale mais aussi pour que notre argent profite à la population locale. Notre arrêt suivant est pour le très photogénique passage de Delgadin. Ce dernier est perché sur une crête étroite et procure des vues extraordinaires et vertigineuses sur les amphithéâtres environnants couverts de cultures en terrasses. C’est « le » must de cette route incroyable et l’appareil photos crépite ! Encore 7km sur cette route avant d’arriver à Ribeira Grande, ville carrefour sans grand intérêt. Nous y faisons une courte halte et reprenons la route côtière vers Ponta do Sol et notre logis, la Casa d’Mar, simple et accueillante maison d’hôtes comme nous les aimons (ceci dit, c’est nous qui avons choisi les logements !).

Après l’installation, nous déambulons dans ce charmant village de pêcheurs et dînons en terrasse au Musica Do Mar. Pendant le repas, nous profitons de la belle musique capverdienne, jouée par 3 jeunes locaux. Il y a pire comme fin de journée !

Dimanche 26 mars 2023

Petit déjeuner à 7h30 sur le toit-terrasse de la maison. Le soleil nous fait un clin d’œil et nous promet une chaude journée. Aujourd’hui, nous allons effectuer notre 3^ème « grosse » randonnée du séjour. En effet, nous allons suivre l’extraordinaire sentier côtier qui va de Ponta do Sol à Cruzinha. Le sentier est connu et bien balisé. Il ne présente aucune difficulté si ce n’est le dénivelé … Nous avons décidé de le faire dans le sens « Cruzinha – Ponta do Sol » afin de gérer le transport le matin plutôt qu’en fin de journée. C’est vers 8h que nous partons rejoindre notre point de départ, situé à environ 1h de route.

Quelques arrêts photos plus loin, nous empruntons le lit d’une rivière à sec pour rejoindre le départ de la randonnée. La route pavée est en pleine réfection (tracée et pavage) et c’est le seul moyen d’y arriver. Espérons que les travaux soient terminés avant la saison des pluies … Et nous voilà partis pour les 14km de marche et surtout les 730m de dénivelé ! Le chemin pavé est bordé de murets et de "Bombarderas", plante cicatrisante qui pullule sur le tracé bordant la mer. Les points de vue du « chemin des amoureux » (ça tombe bien, nous le sommes !) sur les vagues et les rochers sont superbes. Le relief, côté montagne est très escarpé, c’est le moins que l’on puisse dire. Nous traversons plusieurs « ribeiras » et arrivons, après une belle descente au hameau abandonné de Cha de Mar. C’est en se retournant que la vue sur la montagne et la mer est la plus belle. Quel plaisir de randonner dans une nature aussi belle. Nous avons aussi la chance d’apercevoir une baleine à bosse et son bébé qui passent non loin du rivage. Vers midi, nous arrivons au petit village de Formiguinhas et faisons halte pour le déjeuner chez l’habitant. Pour être clair, ça fait du bien car les articulations sont quand même bien sollicitées ! 

Gaillardement, nous reprenons le sentier et arrivons au village de Corvo. Les paysages des vallées, couvertes de terrasses cultivées sont toujours aussi spectaculaires. Et le « clou du spectacle » se dresse devant nous avec la formidable montée aux 14 virages. C’est aussi un chemin de croix et en cette période Pascale, l’emprunter est tout à fait indiqué ! Dire qu’on est content d’arriver en haut est un euphémisme ! Le soleil tape bien aussi ! Nous arrivons ensuite au village typique de Fontainhas avec ses petites maisons colorées. Ce village, perché à flanc de montagne dévoile, paraît-il, la deuxième vue la plus belle du monde. Après une dernière montée soutenue, c’est par une piste carrossable pavée que l’on rejoint Ponta do Sol avec quelques passages très aériens dominants la mer.

Avant de revenir au logis, nous réservons une table au restaurant Musica Do mar car ce soir, il y a des randonneurs dans le bourg et les places en terrasse vont être chères ! Nous prenons un peu de repos amplement mérité avant de prendre le temps de dîner au son de la musique métissée du Cap-Vert.

Lundi 27 mars 2023

Grasse matinée ce matin, nous avons rendez-vous à 8h30 avec Léida pour passer la journée dans les vallées tropicales de Ribeira de Torre et la « fameuse » vallée de Paul qui est selon les capverdiens, l’une des plus belles du petit pays.

Après Ribeira Grande, nous prenons la petite route qui mène au village de Xoxo. Cette vallée encaissée est très verdoyante et de nombreuses espèces d’arbres et de cultures maraîchères y prospèrent. Nous arrêtons notre véhicule au niveau du bar Melicia, endroit très fréquenté le week-end par la population locale. Nous marchons tranquillement en écoutant Léida nous fournir les explications sur les méthodes agricoles et les différentes plantes observées. Un peu plus loin, le bruit d’une distillerie trouble la quiétude des lieux. Après cette petite promenade (on est loin de la randonnée !) nous reprenons la voiture pour aller dans la vallée de Paul. Nous montons en voiture jusqu’au hameau de Cha de Padre afin de profiter des montagnes imposantes et de la vue magnifique sur la vallée.

En revenant sur la route, nous entamons une jolie randonnée sans difficulté au niveau de la piscine municipale se trouvant juste après le hameau de Lombinho. Nous rejoindrons Boca di Figueiral en arpentant les chemins tracés au milieu des cultures en terrasses. Le calme et le bruit chantant du ruisseau nous accompagnent.

Le déjeuner sera encore une fois pris chez l’habitant et notre repas est constitué du plat national : le cachupa. C’est une sorte de ragoût dont les ingrédients de base sont le maïs et les haricots secs. Nous n’arrivons pas à tout manger car les portions sont énormes, comme souvent dans ce pays. C’est vraiment rassasiés que nous reprenons notre chemin pour arriver à la trapiche Beth D'Kinha dans le village d’Eito. La visite bien que rapide est instructive. Nous profitons évidemment d’une dégustation du grogue et des divers punchs locaux. Nous faisons quelques emplettes (quand même !) et revenons à pied au village de Paul. Nous prenons un collectif pour revenir à Ponta do Sol. En fin d’après-midi, nous magasinons un peu pour acheter quelques souvenirs. Le soir, nous changeons de restaurant et c’est à la terrasse du restaurant Caleta que nous passons la soirée en musique.

Mardi 28 mars 2023

Nous partons à 7h30 en direction de Porto Novo. Le ferry pour Mindelo est à 9h et nous ne voulons pas le rater ! Ces 3 jours sur Santo Antao nous ont permis de découvrir une partie de cette belle île et nous en avons vraiment profité. Ce fut une belle expérience. En arrivant à Mindelo, notre taxi nous conduit à la Residencial Mimagui, que nous connaissons déjà. Nous avons une journée « libre » et nous allons en profiter pour visiter la ville et se « poser » un peu sur la belle plage de Laginha.

On dit que celui qui ne connaît pas Mindelo, ne connaît pas le Cap-Vert ! Il y Praia, la capitale administrative et Mindelo, la capitale culturelle du pays. On le sent à chaque coin de rue avec les couleurs vives des maisons et les fresques qui parfois les habillent. Il y a cette baie lumineuse et calme et le soir, il y a la musique qui rythme le cœur de la ville et des habitants.
En empruntant les ruelles de la ville, nous arrivons devant le Palacio Do Povo, l’ancien palais du gouverneur. Le bâtiment colonial est d’un joli rose pastel. Il a été bâti entre 1858 et 1874. Son architecture fait penser à un palais indien. Nous visitons ensuite le joli petit marché municipal. On y trouve des fruits, des légumes, des chapeaux tressés, du grogue... et surtout, beaucoup de senteurs, de sourires et de rencontres paisibles. Nous continuons la découverte par l’église N. Sra da Luz. Elle est d’une grande simplicité intérieure et comme beaucoup d’églises elle invite au silence. Nous prenons des ruelles sans autre but que de se perdre un peu, à la découverte de belles maisons coloniales. Nous arrivons sur la place Estrela où se tient un marché plutôt touristique entre produits locaux et produits d’Afrique continentale. Juste à côté, le petit marché aux légumes est bien achalandé. Et nous arrivons au marché aux poissons avec les bancs bien garnis de toutes sortes de poissons arrivant depuis l’aube de la pêche côtière. Ça crie, ça s’apostrophe, ça marchande, ça rie … ça vie en somme ! Juste à côté une réplique de la tour de Belem abrite le musée de la mer. Sur la place Dom Luis, le portrait de Césaria Evora veille sur la ville. Nous décidons de faire une halte au café « La Pergola » hébergé par l’alliance française. Et là, à notre grand étonnement, les serveurs ne parlent qu’anglais … Tout fout le camp ma pov’ dame … même à l’autre bout du monde ! Nous terminons le tour du centre historique par la place Amilcar Cabral bordée de belles maisons coloniales et par le centre national des arts que nous ne visiterons pas car fermé à l’heure où nous passons sur la place.

Nous revenons à l’appartement nous équiper pour aller à la plage de Laginha. Le soleil chauffe et nous nous baignons avec bonheur dans une eau bleue translucide et un peu fraîche quand même. Nous prenons le soleil sur le sable blanc et lézardons pour la 1ère fois du voyage. Finalement on s’y fait bien ! En début de soirée, nous retournons en ville à la recherche de la maison de la « Diva aux pieds nus ». Nous passons par la poste pour une mission indispensable : poster les cartes postales ! Car oui, nous faisons partie de ces voyageurs qui écrivent et envoient des cartes postales ! Nous galérons un peu pour trouver la maison car, fait étonnant, il n’y a aucun panneau indicateur. La ville devrait revoir son plan Marketing ! Après quelques détours, nous arrivons enfin à destination et pour une somme modique, on peut découvrir des costumes de scène, des photos et documentaires retraçant la vie de Cesaria Evora. On y découvre l'énorme héritage culturel qu'elle a laissé. Nous prenons ensuite un peu de temps sur le port pour admirer le coucher de soleil. Nous dînons tranquillement au « Goût de Grills », restaurant situé au 3^ème étage d’une bâtisse historique et proposant un beau panorama sur la baie.