Samedi 8 mai 1999
Nous arrivons en fin de matinée et l'atmosphère dans l'aéroport nous semble être sortie directement d'un autre âge ! La différence est saisissante par rapport au modernisme de Roissy. Notre accompagnateur (il fera tout le voyage avec nous) nous attend et son visage éclairé par son grand sourire nous indique déjà que notre voyage part sur de bonnes bases.
Nous partons pour notre hôtel, afin de faire une petite toilette rafraîchissante.
Comme nous avons assez mangé dans l'avion (!), nous avons décidé de débuter la découverte de la ville par le marché aux puces de Panjiayuan. Situé dans le sud-est de Pékin, Panjiayuan est considéré comme le plus grand marché d'antiquités d'Asie. S'il est difficile de distinguer le vrai du faux parmi la marchandise proposée, il reste un lieu incontournable pour tous les brocanteurs et chineurs. Tous les jours, les 3 000 stands répartis sur 4,85 hectares attirent un flot continu de locaux et d'étrangers avides de bonnes affaires.
Feng, notre accompagnateur, nous emmène donc vers ce lieu magique et fait arrêter notre bus devant ... un grand magasin offrant des produits français !!
Si ça démarre comme ça, notre voyage ne va pas être facile. Alors nous ne descendons pas du bus et disons à Feng qui lui peut aller où il veut, mais nous, on va aux puces. Des touristes qui se rebellent : on aura tout vu ! Finalement, en reprenant ses notes, il convient de sa mauvaise compréhension (le chinois n'a jamais tort !) et nous emmène donc au marché ... Affaire à suivre !
A l'origine, Panjiayuan était un marché illicite dirigé par de petits commerçants où les Pékinois pauvres revendaient les objets d'art appartenant à leur famille. Situé dans une ruelle de Chaoyang, à l'est de la capitale en 1980, il a ensuite été délocalisé dans un bois à proximité de son emplacement actuel. Avant d'être autorisé par la police en 1995.
Ce voyage dans le temps est divisé en 4 sections : Ainsi, la première section propose essentiellement des émeraudes, du jade, des calligraphies et peintures ainsi que des objets d'artisanat peints ou en bambous. La quatrième zone est le paradis des théières et autres tablettes utilisées pour la cérémonie du thé et des pierres ornementales ostentatoires.
A l'inverse, la seconde section paraît plus modeste. Ici, pas de tréteaux recouverts de tissu et excessivement achalandés. Les quelques bibelots et objets de récupération sont disposés sur des couvertures ou à même le sol. On joue aux cartes. Les papiers s'accumulent sur le sol. Et les clients se font attendre. La troisième section vaut particulièrement le détour car elle offre un éventail d'articles faits à la main par les minorités ethniques chinoises. Avec une majorité de Tibétains revêtus de costumes typiques.
Notre premier achat sera une statuette en terre d'un guerrier chinois à cheval. Elle arrivera en entier en France après avoir traversé la Chine avec nous. Trop fort !
Nous nous dirigeons ensuite vers le , célèbre pour sa triple toiture de tuiles bleues. Ce sanctuaire est symbolique de l'organisation de l'univers dont l'empereur tirait sa légitimité au cours de cérémonies annuelles.
Initialement appelé Temple du Ciel et de la Terre, il a été construit de 1406 à 1420 pendant le règne de l'Empereur Yongle, qui était aussi responsable de la construction de la Cité Interdite. Le temple fut agrandi et renommé Temple du Ciel pendant le règne de l'Empereur Jiajing au seizième siècle. Le Temple du Ciel a été rénové au dix-huitième siècle sous l'Empereur Qianlong.
Dans l'ancienne Chine, l'empereur était considéré comme le « fils du Ciel », qui préservait le bon ordre sur terre en faisant le lien avec l'autorité céleste. Afin de montrer son respect au Ciel, les cérémonies de sacrifice étaient très importantes.
Avant d'aller dîner, nous marchons, non sans une certaine émotion, sur la place Tian an men (Tian'an = paix céleste, men = porte). Comme elle est en travaux, nous ne pouvons pas trop nous aventurer dessus (des fois qu'il y ait des chars cachés derrière les arbres !).
Feng notre guide nous fait presser le pas pour aller dîner, alors comme nous sommes joueurs, on se cache ... Et l'effet désiré arrive : nous voyons Feng courir dans tous les sens pour nous retrouver !! Il va comprendre rapidement que nous ne sommes pas des touristes comme les autres.
C'est un peu fatigué (tu m'étonnes !) que nous rentrons à l'hôtel pour dormir en rêvant à tout ce que nous avons déjà découvert.