CHICHICASTENAGO / ANTIGUA
Dimanche 8 mars 2009
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt : 6H30 !
Le village de Chichi est situé sur les hauts plateaux du pays, au cœur du département du Quiché. Il était la cour du roi de la puissante ethnie kaqchikel. La ville de Santo Tomas (son autre nom) fur fondée par les espagnols qui accompagnaient le conquistador Pedro de Alvaredo, séduit par la beauté naturelle de l’endroit.
C’est le frère Francisco Ximènez, curé de l’église qui a trouvé et traduit le célèbre « manuscrit de Chichicastenago », importante narration Maya-Quiché appelée « Popol Vuh »
Extrait : « Sur la montagne, les hommes se multiplièrent, elle devint leur cité. Ils étaient ici quand se montèrent le soleil, la lune, les étoiles, l’aube ; l’illumination fut à la face de la terre, du monde entier. »
Avant de partir à la découverte du marché, nous assistons à la messe qui se dit dans l’église du village ; En ce temps de carême, elle est ornée de tentures violettes. La messe est dite en espagnol et en quiché. Près de l’autel, sur la gauche se trouve une chorale, habillée de tenues traditionnelles, qui chante, elle aussi en quiché. On trouve aussi à l’intérieur de cette église de nombreux signes de dévotion aux réminiscences religieuses préhispaniques. Sur les escaliers qui montent à l’entrée principale se déroule le rituel qui consiste à bruler le copal et autres herbes résineuses dont la fumée vous enveloppe et vous fait parfois tousser !
Nous nous éloignons du centre pour aller à la rencontre d’un artisan qui tient un atelier de fabrication de costumes traditionnels qui sont utilisés pour les danses et fêtes locales. Je me vêts d’une de ces tenues et c’est avec presque 20 kg de tissus et de broderies que je me lance dans une danse improvisée pendant 5 minutes … Eux font ça pendant des heures et des heures !
Nous nous dirigeons ensuite sur une petite colline surplombant le village pour découvrir un rite chamanique. Ce dernier, commandé par un homme, est exécuté par une femme chaman … Notre guide nous demande de rester discret, ce que nous faisons alors qu’un américain sorti de nulle par arrive avec ses gros sabots et mitraille la femme sans aucun respect … Dans quel monde vit-on ?
Nous revenons sur le marché en tuc-tuc et nous nous lançons à la découverte des allées et des stands garnis d’étoffes, de bijoux de pacotille, de masques en bois, de poteries et d’autres souvenirs.
Après avoir fait nos emplettes, nous reprenons la route pour aller déjeuner dans une ferme. C’est un réel plaisir de partager un moment authentique avec une famille qui nous ouvre son toit. Nous nous lançons dans la fabrication de tortillas et c’est ainsi que l’on s’aperçoit qu’il faut un véritable savoir-faire ! Après l’apéritif, une petite liqueur locale gouleyante, nous nous installons dans une pièce pour déguster un repas simple mais d’une grande qualité.
Nous partons ensuite vers Antigua et sur la route, notre chauffeur nous apprend que la ville est, en cette après midi de dimanche, le lieu d’une procession célébrant un saint pendant cette période du carême. Connaissant parfaitement la ville, il déjoue, avec malice, les pièges tendus par la police pour nous amener sans encombre à notre hôtel. Aussi sec, nous partons en ville pour assister à l’évènement qui est pour le moins grandiose. On dirait que toute la ville et les alentours se sont donnés rendez-vous. Une foule exubérante mais respectueuse des pèlerins assiste avec respect au défilé. La procession marque des arrêts, non seulement pour réciter des prières mais aussi pour permettre aux porteurs des lourds autels en bois de passer le relais à d’autres pénitents. Les hommes portent un autel avec le saint et les femmes, visages recouverts d’une mantilla noire portent un autel avec la vierge.
Retour ensuite à l’hôtel Casa Santo Domingo pour un repos bien mérité.