CANAL DES PANGALANES
Dimanche 16 avril 2017
Nous faisons la grasse matinée … nous nous levons vers 7h30 ! Cette journée sera consacrée à une balade en bateau sur le canal des Pangalanes. Bâti à l’origine pour exercer un meilleur contrôle administratif et militaire sur la région, ce canal, construit en 1896 par le général français Galliéni est une voie de 665 km permettant de pallier aux problèmes de navigation fréquemment rencontrés par la marine marchande et militaire sur la côte est de l’île de Madagascar : le cabotage y était en effet très dangereux à cause de la présence de récifs, de courants importants et de hautes vagues formées par la rencontre de l’Océan Indien et du continent africain. Il va sans dire que son état actuel laisse à désirer …
Nous partons avec Félix (notre guide du jour) et son équipage pour explorer le canal. Ici un pécheur d’huîtres, là un enfant qui se lave dans l’eau et un peu plus loin, une pirogue transportant des feuilles d’arbre du voyageur (emblème du pays) servant à confectionner les toitures des maisons en adobe. Nous revenons ensuite vers l’embouchure pour voir les pêcheurs revenir de la pêche dans leurs (très) frêles pirogues, ballottées par les fortes vagues de l’océan. Félix achète les poissons et langoustes que nous mangerons lors de notre pique-nique. Nous reprenons notre navigation sur la rivière et découvrons avec curiosité le pont reliant Manakara kely, la nouvelle ville, à Manakara be, l’ancienne ville. Celui-ci s’est écroulé le 10 septembre 2012 alors qu’un camion (trop lourd) le traversait. Depuis … rien n’est fait. Un simple pont provisoire a été jeté un peu plus loin et c’est tout. Sa réhabilitation était prévue pour mars 2017 et je vous confirme qu’il va falloir attendre encore !
Après 1h30 de navigation, nous nous arrêtons dans un village de pécheurs pour y découvrir la vie quotidienne des habitants. Une jeune fille arrive à me vendre un joli chapeau typique de la région (j’ai l’ambition de m’en servir comme panière à pain) et un peu plus loin un charpentier est en train de travailler sur une future pirogue. Nous arrivons sur la plage et pendant que Félix prépare le repas, nous marchons sur la plage, les pieds dans l’eau. Nous ne nous baignerons pas car l’océan est dangereux avec les requins et les courants violents. Le pique-nique est somptueux : apéritif avec un punch coco, poissons et langoustes grillés sur les braises, riz (évidemment) et ananas frais - Excellent.
Nous revenons par le village et une superbe maison aux volets verts nous interpelle … Félix nous dit que c’est celle du roi du village ! Ben voyons ! Nous reprenons notre esquif pour aller voir une distillerie d’huiles essentielles. Rien d’extraordinaire, mais ne soyons pas blasés ! En revenant vers la ville, nous passons devant le monument aux morts dédié aux victimes de la violente répression exercée en 1947 par les soldats français pour calmer les velléités d'indépendance des habitants de la région. Ni le nombre, ni le nom des victimes n'apparaissent sur ce monument qui symbolise les fosses communes creusées pour l'occasion.
Nous finissons cette belle journée par un dîner au restaurant « La belle vue » En effet, Charly, le médecin américain rencontré à Ranomafana nous a conseillé, en sus des bons plats, les rhums arrangés de la maison. Ils valent effectivement le détour !