FIANARANTSOA / RANOHIRA
Mardi 18 avril 2017
Aujourd’hui, nous avons 300 km à parcourir, cela nous fera environ 5h de route. Nous aurons le temps de musarder en chemin et c’est bien l’un des buts de notre expédition ! Mais avant de partir, nous retournons à l’atelier de Pierrot Men avec le secret espoir de le rencontrer … Et notre désir est exhaussé ! Il est dans son laboratoire en train de finir un tirage. Nous nous avançons et il nous souhaite tout simplement la bienvenue. Pendant quelques minutes, nous échangeons sur son travail et nous lui signifions notre admiration pour la beauté des instants de vie qu’il réussit à capturer. Nous lui racontons aussi notre périple et nos envies de Madagascar, comme des vieux amis qui ne se sont pas vus depuis un moment. Nous choisissons des photographies qui nous parlent et qui nous ferons penser à ce pays quand nous serons chez nous et gentiment, il nous les dédicace. Nous sommes heureux comme des enfants devant le sapin de Noël et comme dirait notre fille : trop bien !
C’est l’heure de prendre la route et entre Fianarantsao et Ambalavao, nous traversons des paysages typiques des Hautes Terres : cultures en escaliers de vignobles, de tabac et de thé... petites maisons en briques et, comme partout, les zébus. Animaux considérés comme signes de richesse, ils ont un rôle très important dans la vie malgache. Le sacrifice d'un zébu est essentiel à tous les rituels.
Le mercredi, à Ambalavao, c'est le marché aux zébus... Commerce très important pour la ville puisque c'est ici que transitent près de 2 000 têtes de bétail chaque semaine ! C’est aussi dans ce village que l'on peut découvrir des ateliers de tissage de soie sauvage et la fabrication manuelle de papier antemoro le plus réputé du pays. La pâte à papier est faite à partir de la fibre très souple de l'arbuste « avoha » et est souvent agrémentée de fleurs fraîches. La fabrique se tient dans le fond de l'enceinte de l'hôtel « Aux Bougainvillées », où nous déjeunons car la petite gargote où Ziva à l’habitude d’aller est fermée ce jour-là.
On sent que le sud commence ici, il y fait plus chaud et sec. Nous continuons en direction du Grand Sud vers Ihosy, capitale des "Bara", pasteurs semi-nomades d'origine africaine qui forment aussi la caste des voleurs de zébus ! C'est là que finit la région des Hautes Terres et que commence le Grand Sud, où domine la brousse sèche, domaine des grands troupeaux. Sur la route, on voit souvent des gens transportant de gros sacs de charbon de bois, produit de première nécessité, ici, fourni par les eucalyptus acclimatés là où la forêt primitive a malheureusement disparu.
Nous arrivons à Ranohira sous une pluie diluvienne et avant d’aller à l’hôtel, nous prenons contact avec notre guide du lendemain. Olivier nous explique la randonnée que nous allons faire dans le parc de l’Isalo et nous propose de s’occuper du pique-nique qui sera plus convivial que les sandwichs proposés par notre hôtel. Nous sommes évidemment d’accord ! Nous rejoignons ensuite « l’Isalo Ranch », notre logis pour les 2 prochaines nuits. Il se trouve un peu à l’écart de la ville et est un éco-lodge composée de jolis petits bungalows. Comme il pleut toujours, nous ne pouvons malheureusement pas profiter de la piscine et du jardin tropical. Après dîner, nous nous endormons en pensant aux paroles d’Olivier : il fera beau demain !